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Histoire du lavement rectal

Le lavement rectal est une méthode de nettoyage interne qui consiste à introduire de l’eau ou tout autre liquide dans le rectum afin d’irriguer le côlon. La pratique du lavement est attestée dès l’Antiquité dans de nombreuses civilisations. La première description d’un lavement intestinal a été trouvée dans des papyrus de l’Égypte ancienne. Vieux de plusieurs milliers d’années, les lavements intestinaux ont été pratiqués par les anciennes civilisations d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie. Le principe est toujours resté le même. Seules les techniques ont quelque peu changées selon les époques. Hippocrate lui-même en conseillait la pratique.
On raconte que les lavements rectaux seraient nés du copiage des hommes sur l’ibis, un animal qui aurait comme technique de s’introduire de l’eau du Nil dans le rectum avec son long bec. En s’alimentant, les ibis ingurgitent du sable, ce qui les constipe et expliquerait pourquoi ils auraient recours à des auto-lavement. En dehors des lavements rectaux, les Égyptiens anciens avaient aussi pour habitude d’administrer des substances dans le rectum lors de l’embaumement. Mais il n’y avait pas seulement les hommes et certains animaux d’Égypte qui pratiquaient les lavements intestinaux. En effet, les Grecs et les Romains les pratiquaient aussi.
Des descriptions sumériennes, grecques, chinoises, mais aussi méso-américaines évoquent le lavement intestinal qui était utilisé principalement pour purger, soigner, mais aussi atteindre des états de conscience modifiés. Les Mayas, par exemple, injectaient par voie rectale une préparation à base de vin, appelée Pulque, fait de cactus fermenté. Cette méthode permettrait de parler avec les morts, et occasionnerait des vomissements qui auraient des effets nettoyants. Les substances médicamenteuses très amères étaient d’ailleurs souvent administrées par voie rectale afin de faciliter la prise qui s’avère parfois difficile par voie orale.
Les anciennes poires à lavement étaient fabriquées en fixant des tiges creuses de roseau sur des vessies. D’ailleurs, les lavements intestinaux pratiqués dans la médecine traditionnelle indienne qu’est l’Ayurvéda portent le nom de Basti, qui signifie « vessie ». Ce traitement est pratiqué dans le Panchakarma afin de traiter Vata. Bien que l’Ayurvéda soit difficilement datable, elle est considérée aujourd’hui comme la plus ancienne médecine encore pratiquée.
Le Moyen-Âge a été une période phare dans les lavements intestinaux, puisqu’ils étaient très couramment prescrits par les médecins. On administrait le clystère, une sorte d’entonnoir relié à un long tube. Le clystère désigne autant l’instrument qui permet d’effectuer les lavements intestinaux que la préparation liquide à injecter. Cette dernière était bien souvent faite d’eau salée, mais il y avait des clystères purgatifs, des clystères carminatifs, ou encore des clystères pour apaiser. Le clystère à entonnoir a peu à peu laissé la place au clystère à piston, lequel est encore utilisé, notamment dans la médecine chinoise.
Au XVe siècle, seule la corporation des apothicaires bénéficie du privilège d’administrer les clystères. Au XVIIe et XVIIIe siècles, les lavement rectaux étaient tellement populaires qu’ils étaient administrés parfois plusieurs fois par semaine pour soigner des maladies. Louis XIII subira 215 lavements en une année. Richelieu et Voltaire furent de grands amateurs de clystères d’opiacés.
Les lavements rectaux ne s’arrêtaient pas seulement à une irrigation à base de liquide. En effet, les médecins anglais du XVIIIe siècle envoyaient de la vapeur de tabac par voie rectale aux patient souffrant de choléra ou de diverses affections. Cette méthode fut directement inspirée d’une pratique des Premières nations d’Amérique du Nord. Les Anglais pratiquaient également des lavements à base de décoction de tabac dans le cas de convulsions.
Entre 1880 et 1919, il était habituel que les médecins occidentaux recommandent des lavements rectaux aux patients. Cela faisait partie d’une bonne hygiène de vie. Aujourd’hui, la médecine moderne pratique des lavements dans des cas très particuliers comme pour les incontinents fécaux, les constipations sévères, ou certaines préparation à la chirurgie comme les colonoscopies. Les lavements rectaux sont très largement recommandés en naturopathie, en approche hygiéniste et en Ayurvéda.
Sources :
http://vih.org/20150115/du-clystere-seringue-linjection-travers-lhistoire/69490
http://www.blessedherbs.com/resources/brief-history-colon-cleansing
https://www.shp-asso.org/index.php?PAGE=expositionclysterium
https://en.wikipedia.org/wiki/Tobacco_smoke_enema